Point lecture : Esprit d'hiver de Laura Kasischke
Traduction :
Aurélie Tronchet
Date
de parution : 2013
Edition
de mon exemplaire : Le livre de poche.
Résumé : "Lorsqu’elle se réveille ce matin-là, Holly, angoissée, se
précipite dans la chambre de sa fille. Tatiana dort encore,
paisible. Pourtant, rien n’est plus comme avant en ce jour de Noël.
Dehors, le blizzard s’est levé ; les invités ne viendront
pas. Au fil des heures, ponctuées par des appels téléphoniques
anonymes, Tatiana devient irascible, étrange, inquiétante. Holly se
souvient : l’adoption de la fillette si jolie, treize ans
auparavant, en Sibérie… Elle s’interroge : « quelque
chose les aurait suivis depuis la Russie jusque chez eux ? »
Un huis clos glaçant entre une mère et sa fille."
Un article qui sort exceptionnellement un mercredi. Je ne pouvais pas attendre avant de vous parler de ce livre, d'autant plus que je vous réserve un article spécial pour le dimanche 23 décembre qui n'est pas une chronique littéraire...
Ce livre fut un énorme coup de cœur ! C’était ma deuxième lecture du Cold Winter Challenge, et je l’ai lue en un seul week-end. Nous changeons radicalement d’ambiance avec ma précédente lecture dont la chronique se trouve juste là.
Ce livre fut un énorme coup de cœur ! C’était ma deuxième lecture du Cold Winter Challenge, et je l’ai lue en un seul week-end. Nous changeons radicalement d’ambiance avec ma précédente lecture dont la chronique se trouve juste là.
Cette
lecture partait gagnante pour moi, car j’aime les huis clos. Et
par-dessus tout, j’aime les thrillers psychologiques.
Ce
livre n’est sans doute pas fait pour tout le monde. Ce qui prédomine, ce
ne sont pas les événements, puisqu’en soit, il ne se passe pas
grand-chose. Nous suivons Holly et Tatiana dans une journée de Noël
clairement ratée. Une journée qui s’écoule sur 300 pages. 300
pages pour décrire ce qu’il se passe dans une seule journée
effectivement, c’est long. Mais ce n’est pas ça le cœur de
l’intrigue. Le plus important c’est ce qu’il se passe dans la
tête d’Holly. Ce sont ses souvenirs, ce sont ces associations
qu’elle fait, les nœuds qu’elle nous donne qui ne semblent portés par aucun sens, jusqu’à ce que la fin se rapproche, que le
dénouement des nœuds s’actionne, lentement, terriblement…
Je
n’ai pas pu décrocher de ce livre avant d’en connaître la fin.
Je voulais savoir, il fallait que je sache. Je n’ai pas trouvé que
la fin était prévisible, même si certains éléments le sont.
Quand
j’ai fermé l’ouvrage, j’étais dans un état second. Ce même
état que j’avais ressenti après avoir regardé le film Mother
ou Black Swann. C’est une histoire qui vous met mal à
l’aise. Qui vous retourne les tripes, et vous marque pour toujours.
Et honnêtement, même si le sentiment que je ressens est presque
dérangeant, j’adore le ressentir. Je reste scotchée et je ne peux
pas prononcer autre chose que « wouah... »
Je
n’ai aucun reproche à faire à cette histoire, l’autrice a mis
K.O mon habituel « perfectionnisme chipoteur critique ».
Aucun faux pas, pour moi, ce livre mérite un 20/20.
❆ Ma
note sur livraddict : 20/20 ❆
SPOILS :
J’avais
envie de revenir sur quelques éléments du livre qui entrent dans
les spoils.
Ayant
fait des études de psychologie, comme je l’ai déjà plusieurs
fois mentionné, je pense que ma sensibilité toute particulière aux
thrillers psychologiques est assez logique.
Pour
ce livre-ci, j’ai été particulièrement scotchée par la justesse
avec laquelle l’autrice réussissait à décrire la psychose
d’Holly. J’avais deviné l’état de stress post-traumatique
de ce personnage, qu’on pourrait associer à de la psychose, grâce à un
texte clinique que j’avais étudié l’année passée. La patiente
qui y était décrite avait une confusion temporelle et revenait sans
cesse sur des éléments passés comme s’ils étaient actuels. Holly
m’a énormément faite penser à cette patiente de ce cas clinique.
Cela
dit, même en supposant très fortement la psychose d’Holly, liée à
des événements traumatiques, l’autrice a quand même réussit à
me faire embarquer dans le délire de la jeune femme. Je n’arrivais
pas à comprendre ce qui était de l’ordre du réel et du fictif.
Au final, je me suis faite complètement berner, parce que je n’avais
pas soupçonné que Tatiana était morte. J’avais bien compris
qu’Holly imaginait des choses, mais je croyais au début que la
Tatiana qui était habillée en robe rouge était réelle, et celle
en robe noire fictive.
Et
puis l’histoire de ces deux sœurs, mon Dieu… moi non plus je
n’ai pas voulu voir. Pourtant, c’était bien là. Mais je me suis
laissée rassurer par les mensonges qu’Holly se fait à elle-même.
Bref,
c’était bluffant. C’était génial et terrible en même temps.
Lisa
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