Point lecture trilogie : Glitch ou un sentiment de "trop peu"
Auteur
(Etats-Unis): Heather Anastasiu
Traduit
en français : Madeleine Nasalik (Tome 1) et Cécile Ardilly
(Tome 2 et 3).
Édition
de mon exemplaire : Robert Lafond
Année
originale de parution : 2012
Résumé
sur la quatrième de couverture du tome 1 :
« Zoe
vit dans un monde où les mots douleur et guerre n’existent plus.
Comme à l’ensemble des membres de la Communauté, on lui a
implanté une puce qui la protège de toutes les émotions qui ont
mené l’Ancien Monde à sa perte. Jusqu’à ce que cette puce se
mette à… glitcher. » (Si
vous avez l’intention de lire ce livre sans en savoir trop, je vous
déconseille de lire la suite du résumé qui est selon moi, beaucoup
trop détaillée).
« La
jeune fille est bientôt submergée par d’étranges pensées et
sentiments : les siens. Rien de plus dangereux dans une société
où le moindre dysfonctionnement est passible de mort ! Mais Zoe
possède un autre secret qu’elle doit cacher à tout prix :
ses glitches ont fait naître en elle un incontrôlable pouvoir de
télékinésie.
Tandis
qu’elle lutte pour apprivoiser ce don dévastateur, Zoe rencontre
d’autres glitcheurs. Ensemble, ils vont planifier leur fuite. Mais
plus Zoe s’éveille à la beauté, à la joie, et surtout à
l’amour, plus elle aura à perdre en cas d’échec... »
- Avis sans spoils :
Je
dirais que cette saga m’est apparue prometteuse sans
aller au-delà. J’ai été en effet, un petit peu déçue par
cette lecture (principalement pour les Tomes 2 et 3).
Pourtant, j’aime assez bien la dystopie des rayons jeunesse made in
USA. Mes quatre livres préférés dans ce domaine sont :
Divergente (dont j’ai lu le tome 1 fin 2011 bien avant de connaître
le film), Hunger Games, Promise-Conquise-Insoumise (Ally Condie), et
La Sélection (Kiera Cass). Je dois dire qu’à côté de ces
quatre trilogies que je viens de citer, Glitch m’est apparue assez
pale. Ce qui est assez déstabilisant pour moi pour cette
critique, c’est que j’éprouve beaucoup de difficultés à
expliquer pourquoi. En fait, j’ai eu l’impression qu’il
manquait un truc. J’avais bien aimé le tome 1. Par contre j’ai
trouvé que les deux autres ne tenaient pas les promesses posées
dans le premier opus et ne correspondaient pas à mes attentes.
Peut-être en avais-je de trop grandes ? J’ai trouvé que
l’autrice reprenait les codes de la dystopie jeunesse… et c’est
tout. Une société qui dysfonctionne, une tentative des dirigeants
pour garder « le peuple » sous contrôle ; un
personnage qui va sortir du lot pour une raison X ; ce même
personnage, qui va finir par intégrer un centre de rébellion créé de nombreuses années auparavant (parce que sinon ça serait trop
compliqué), une histoire d’amour pour rajouter du piquant ;
et enfin une révolution (qui parfois, peut prendre la forme de
bataille finale). J’ai trouvé qu’au-delà de ce schéma,
soigneusement repris par l’autrice, il n’y avait rien de plus.
Alors si, la petite innovation, réside en les pouvoirs des
Glitcheurs. Cela dit, hormis ça, j’ai eu l’impression que Glitch
n’était qu’une pale copie de Divergente. En effet, j’ai trouvé
que les deux trilogies se ressemblaient sur beaucoup de points. A
cause de ça d’ailleurs, quand j’imaginais Zoe, je voyais en fait
Tris, incarnée par Shailene Woodley. Et ça m’agaçait parce
qu’elle ne correspond pas physiquement au personnage.
Peut-être ai-je été déçue également, parce qu’il me manquait un peu
d’approfondissement. Que ça soit aussi bien sur le
fonctionnement de ce monde dystopique (qui est finalement peu
décrit, une fois le tome 1 passé), ou sur les personnalités des
personnages. C’est difficile à dire.
La
rédaction m’a parfois gênée aussi. J’ai eu le sentiment
que le style rédactionnel ne me permettait pas de ressentir les
émotions que j’aurais dû ressentir pour certaines scènes
(pourtant, je suis quelqu’un de sensible). Serait-ce lié à la
traduction française ? Dans mon souvenir, j’avais vraiment
apprécié le Tome 1 et il s’avère que la traductrice change pour
les deux autres tomes. Serait-ce lié ?
Pour
conclure : ce n’est pas une mauvaise trilogie. Je
pense qu’elle peut convenir aux jeunes fans de dystopies jeunesse.
Cela dit, dans mon cas personnel, j’ai été déçue par
les tomes 2 et 3 sans vraiment réussir à déterminer exactement
pourquoi. Disons que j’ai un sentiment de « trop
peu ». Peut-être que le style rédactionnel m’a paru
trop simple sur la forme. Et sur le fond, j’ai trouvé que les
personnages manquaient de profondeur, que c’était trop
« basique », idem, pour l’intrigue. Pour résumer
ma pensée, je pourrais écrire ceci : pour moi, Glitch est
une dystopie jeunesse trop basique. Comme si la publication de
l’auteure tenait au simple fait, qu’à ce moment-là, les
éditeurs surfaient sur la vague du succès des dystopies. Dans ce
contexte, Glitch m’apparaît plus comme un produit commercial,
profitant de la mode « dystopie », qu’un produit
original et apportant quelque chose en plus. C’est une
trilogie de plus, ni bonne, ni mauvaise, qui suit les codes sans
aller au-delà. Comme première lecture dans le genre dystopique,
je pense que la saga peut séduire, par contre, lorsque vous en avez
déjà lu plusieurs, dont certains gros succès comme Hunger Games et
Divergente, il y a un risque d’être déçu.
- Avis avec spoils :
Pour
moi, le Tome 1 partait bien. Je l’ai lu il y a un an
maintenant, donc mes souvenirs sont flous, mais je me souviens que
j’avais vraiment aimé. Sinon, je l’aurais revendu sans chercher
à avoir la suite.
Cependant, il faut qu'on parle de la romance entre Adrien et Zoe.... Ca va trop vite pour une trilogie ! Ils
s’embrassent dans les 100 premières pages (le roman en comptant
environ 360). Selon moi, le format de la trilogie, permet justement de prendre le temps de faire évoluer la relation de nos personnages, prendre le temps de les faire tomber amoureux aussi... Là c'est trop l'aaaammmouuur tout de suite. Il y a une confusion : amour et désir assez nette, et j'ai trouvé que ça manquait de réalisme. Cela faisait beaucoup trop cliché princesse Disney qui rencontre son prince dans la forêt et lui dit : "oh marrions-nous et faisons plein de bébés pour vivre heureux jusqu'à la fin de nos vies". Juste : Non. L'amour c'est pas ça. L'amour ça se CONSTRUIT. L'amour vient de : APPRENDRE A SE CONNAÎTRE. D'autant plus que cette romance trop rapide va avoir des incidences sur le reste du scénario qui m'ont agacées.
Alors
oui, certes, Zoe oublie ensuite ce baiser. Cela dit, j’ai eu
l’impression que l’autrice fonctionnait ainsi pour cette
romance : accélération/frein sur toute la trilogie :
* Comme les deux personnages se sont embrassés trop vite et qu’il existe un risque d’ennuyer le lecteur : hop, on va créer un truc pour freiner violemment : l’oubli de Zoe.
* Ensuite : comme il ne faudrait pas que nos deux personnages soient heureux ensemble trop vite, encore une fois, pour ne pas ennuyer le lecteur : frein : Adrien est kidnappé.
* A partir du moment où Adrien est secouru, pour, à nouveau, éviter que cet amour trop vite amené devienne sans intérêt : on découvre qu'Adrien a perdu une part de son cerveau et semble ne plus aimer Zoe. Note à part : pour cet élément-ci je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir une forte ressemblance avec la romance Peeta-Katniss de Hunger Games. Lorsque Peeta est rapatrié mais n'est plus lui-même.
=> J'ai eu l'impression que ces péripéties étaient des "prétextes" scénaristiques contre leur romance trop évidente.
* Comme les deux personnages se sont embrassés trop vite et qu’il existe un risque d’ennuyer le lecteur : hop, on va créer un truc pour freiner violemment : l’oubli de Zoe.
* Ensuite : comme il ne faudrait pas que nos deux personnages soient heureux ensemble trop vite, encore une fois, pour ne pas ennuyer le lecteur : frein : Adrien est kidnappé.
* A partir du moment où Adrien est secouru, pour, à nouveau, éviter que cet amour trop vite amené devienne sans intérêt : on découvre qu'Adrien a perdu une part de son cerveau et semble ne plus aimer Zoe. Note à part : pour cet élément-ci je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir une forte ressemblance avec la romance Peeta-Katniss de Hunger Games. Lorsque Peeta est rapatrié mais n'est plus lui-même.
=> J'ai eu l'impression que ces péripéties étaient des "prétextes" scénaristiques contre leur romance trop évidente.
Toujours
du côté de cette romance, j’ai trouvé que les
scènes un peu intimes des deux personnages n’étaient
pas toujours bien écrites. Trop simples, trop factuelles,
presque gênantes… J’ai eu beaucoup de mal avec le « je
m’empare de sa bouche » beaucoup trop fréquent dans le tome
3. Encore une fois, je m’interroge. Est-ce un soucis au niveau de
la traduction ?
Pour
ce qui est du reste de l’histoire, j’ai trouvé que le tome 2
faisait beaucoup trop « transition » sans apporter
grand-chose. J’ai été aussi agacée par le fait que Zoe (j’allais écrire « Tris » c’est
pour vous dire à quel point ma confusion avec Divergente est ancrée) n’arrive pas à maîtriser son pouvoir, quand ça arrange le
scénario (encore une fois, j’ai trouvé qu’on avait ce
système : Accélération/Frein sans aucune souplesse), et qui le maîtrise quand ça
arrange. J'ai eu l'impression que l'autrice a eu du mal à trouver l'équilibre entre : une héroïne super puissante, et en même temps, l'exigence qu'il ne fallait pas que ça soit trop facile, sinon, nous n'avons plus d'histoire. Pour cela, j'ai trouvé que les explications pour les soucis que Tris Zoe rencontre avec son pouvoir étaient un peu bancals, et qu'il y avait un certain recourt au : "ta gueule, c’est magique" (pour
rendre hommage aux Joueurs du Grenier).
Pour
le Tome 3, j'ai eu le sentiment que beaucoup de péripéties n’apportaient pas
grand-chose à l’intrigue. En fait, il n’y a pas vraiment
d’intrigue. On sait juste que le Réseau doit combattre la
chancelière et désamorcer le lien. Point. J’ai trouvé ça trop
simple comparativement à ce que j’ai pu lire dans le passé. Toute
la première partie est inutile, puisque la mission est un échec et
n’aura aucune incidence sur la suite (besoin scénaristique de
combler un vide ?). Cette suite est utilisée avec le "ta gueule,
c’est magique" : Zoe pète un plomb dans son sommeil et
les régulateurs repèrent la base secrète. On ne sait d’ailleurs
pas pourquoi son pouvoir pète un câble à ce moment-là, parce que
normalement son don reste sous contrôle quand elle dort connectée
au lien. Ajouté à cela, des incidents de ce style, ne se reproduiront plus jamais ensuite (waou qu'elle chance) !
Le Réseau est démantelé, Zoe s’échappe avec Adrien, et finalement, c’est elle qui va tuer la chancelière, enfin, c'est plutôt Max (surprise !). Le fait qu’elle s’occupe de ça toute seule… ne m’a pas convaincu. D’accord, elle est hyper puissantequand ça arrange, et encore je n'ai pas parlé de son auto contrôle de ses allergies que j'ai trouvé un tantinet What the f***, mais j’ai trouvé que c’était mal
dosé (et puis finalement, pourquoi ne pas avoir fait ça plus tôt
en fait ? "Mais elle n’était pas prête" … Ouais.)
Disons que j’ai lu mieux.
Le Réseau est démantelé, Zoe s’échappe avec Adrien, et finalement, c’est elle qui va tuer la chancelière, enfin, c'est plutôt Max (surprise !). Le fait qu’elle s’occupe de ça toute seule… ne m’a pas convaincu. D’accord, elle est hyper puissante
Disons que j’ai lu mieux.
Bref
vous l’aurez compris, Lisa a analysé cette trilogie sous l'angle du perfectionnisme et en a déduit qu'il existait mieux. Je pense qu’il n’y a pas grand-chose à dire de plus
sur ces trois tomes (et j’en ai déjà écrit beaucoup !).
Conclusion : Une trilogie qui n'est selon moi, pas mauvaise, avec un bon concept de base. Mais que hélas, j’ai ressentis comme trop basique dans le fond comme dans sa forme. Ajouté à cela : une romance un peu "bof".
Conclusion : Une trilogie qui n'est selon moi, pas mauvaise, avec un bon concept de base. Mais que hélas, j’ai ressentis comme trop basique dans le fond comme dans sa forme. Ajouté à cela : une romance un peu "bof".
Note
positive tout de même : la morale de l’histoire est bonne. Le
message que véhicule l’autrice est déstabilisant. C’est
toujours l’effet que ça me fait quand il s’agit de dystopie,. L'avenir de l'humanité n'est sans doute pas à l'abri d'un
destin similaire. En effet, je trouve qu’une société comme la
Communauté, pourrait parfaitement être envisageable. Et ça fait
froid dans le dos.
Lisa
Commentaires
Enregistrer un commentaire