Point lecture Halloween : les vampires à l'honneur



Dans cet article, j’avais envie de faire quelque chose en lien avec le contexte actuel : l'automne et Halloween. Pour cela, je vais vous présenter deux lectures : une que j’ai faite il y a plus d’un an et une que je viens tout juste de terminer. Mes avis vont être très divergents sur ces deux livres, puisqu’il y en a un que j’ai peu aimé et l’autre que j’ai adoré. Ceci étant, ces deux ouvrages se ressemblent pour lambiance qu’ils font ressentir. Si vous aimez accorder vos lectures aux différents moments de l’année et si Halloween vous donne un peu envie de lire des choses sombres, peut-être que l’un de ses deux romans pourrait vous séduire.

Je vais commencer avec le plus ancien, un classique de la littérature anglophone qui a inspiré de nombreuses œuvres après lui : Dracula.


Auteur : Bram Stocker
Édition de mon exemplaire : (poche) j’ai lu
Année originale de parution : 1897
Traduit de l’anglais par : Jacques Sirgent 
Nombre de pages : 680

Résumé sur la quatrième de couverture : « Jonathan Harker, jeune et brillant clerc notaire, se rend pour affaires dans les Carpates, où réside son client, le comte Dracula. Celui-ci se révèle être un hôte chaleureux et prévenant, mais la curiosité incite Jonathan à pousser son exploration de l’immense château toujours un peu plus loin. À travers les lettres qu’il lui envoie presque chaque jour, Mina, sa jeune épouse restée à Londres, découvre qu’une effroyable réalité se tapit dans l’ombre de la légende. »

(avis avec SPOILS)

Il est particulièrement difficile de s’attaquer à un classique. Pourtant, je reproche à Bram Stocker la lonnnguuueur de son œuvre. Cela faisait un moment que j’avais envie de lire Dracula. Je me souviens en avoir apprécié certains passages en cours de français lorsque nous abordions le thème de la littérature fantastique. Je me souviens aussi avoir adoré certains films sur les vampires qui étaient bien loin du registre de Twilight pour la noirceur dont ils faisaient preuve. En soit, si je n’accrochais pas avec notre perception littérature jeunesse des vampires (je pense, entre autres, aux livres Le Journal d’un Vampire et Twilight, bien qu’ayant tout de même apprécié les Tomes 1 de ces sagas), j’avais envie de revenir à l’origine de la légende. Après quelques recherches, je me suis rendue compte que Dracula n’était pas le premier livre sur les vampires. Ceci étant, je pense ne pas me tromper en écrivant qu’il en est le plus mémorable, en tant que référence, quand on aborde le sujet des buveurs de sang.
Lorsque j’ai commencé ma lecture, je n’ai pas été déçue. L’histoire se présente sous forme épistolaire et c’est un style que j’affectionne particulièrement, bien que j’en lise peu. Ainsi, nous avons accès majoritairement à des extraits de journaux des principaux personnages… La lecture est assez fluide, le style est accessible.
J’ai beaucoup apprécié aussi toute la première partie, malheureusement bien trop courte compte tenu du nombre de pages que possède le bouquin. En effet, avant de commencer ma lecture, j’étais persuadée que toute l’histoire allait se passer dans le château du comte Dracula. En fait non, la partie dans le château ne tient que sur les 100 première pages ! J’étais assez déçue, parce que j’ai vraiment adoré toute cette première partie : l’ambiance sombre et mystérieuse quand Jonathan arrive sur les lieux, les habitants qui sont un peu étranges, qui expriment leur peur à l’égard du comte. Puis il y a le voyage jusqu’au château, qui est peuplé d’événements difficilement explicables, la rencontre avec le comte qui met mal à l’aise Jonathan sans qu’il ne puisse déterminer véritablement pourquoi. La découverte du château est tout aussi perturbante, notamment : le mystérieux manque de miroirs… Tout dans cette première partie est fascinant. Tout comme Jonathan, on n’arrive pas à déterminer si ce qu’il vit est réel ou pas, s’il est en train de délirer, de faire des cauchemars ou s’il s’agit d’une réalité bien sombre et inquiétante.
Et puis, il y a toute la deuxième grosse partie, qui tient à peu près sur les 500 pages restantes. Là, j’ai eu beaucoup plus de mal. L’histoire bascule sur ce qu’il se passe à Londres, auprès de la femme de Jonathan : Mina et son amie Lucy. À partir de là, mes souvenirs sont un peu flous. Pour une raison que j’ai oubliée, Dracula finit par étendre son obscur pouvoir sur la ville, et il va particulièrement s’attaquer à Lucy en la contaminant petit à petit, soir après soir, grâce à des morsures de chauve-souris. Ensuite, il ne se passe rien de plus. Il y a des événements secondaires qui n’apportent pas grand chose, et lintrigue n’avance pas. Je me suis tellement ennuyée à la lecture de ces lignes que j’ai aujourd’hui quasiment tout oublié. Je me souviens juste que c’était long et que j’en avais marre. Alors que j’arrivais sur la fin, je crois qu’il devait me rester une centaine de pages, j’ai abandonné. Les personnages n’en finissent pas de tuer Dracula (ils sont notamment très longs à élaborer un plan si mes souvenirs sont exacts) et c’est une torture ! En tout cas, personnellement, avec mon avis purement subjectif, je n’ai pas du tout aimé. J’ai lu des livres beaucoup plus conséquents en terme de pages et aucun ne m’est apparu aussi long que celui-là. Comme j’adore lire, lorsqu’un ouvrage ne me procure pas un certain plaisir, je l’arrête. Je suis bien incapable de me forcer, et pour Dracula, je n’ai pas pu. Pour tout vous dire, je ne sais même pas si Dracula finit par être enfin détruit. Pourtant, j’aurais vraiment aimé apprécier ce livre. D’autant plus que la première partie était géniale. J’ai presque envie d’écrire que l’auteur aurait pu s’en tenir là. Arrêter son livre aux cent premières pages. J’aurais été parfaitement conquise, et sans nul doute que cette histoire m’aurait durablement marquée.




Auteur : Vincent Tassy
Édition de mon exemplaire : (poche) Hélios
        Année originale de parution : 2016 
Nombre de pages : 345

Résumé sur la quatrième de couverture : « Anthelme croit en la magie des livres qu’il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s’offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d’arbres écarlates, qu’il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche. Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s’est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge. Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l’invite dans son donjon pour lui conter l’ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ? »

(avis SANS SPOILS)

Entrons dans le vif du sujet, j’ai beaucoup aimé ce livre. Je vais essayer de vous expliquer pourquoi, même si cela est toujours plus difficile que de relever des critiques. J’ai découvert ce livre grâce à la YouTubeuse et Blogueuse : Margaud Liseuse*. Je l’aime beaucoup dans l’univers « booktube » parce qu’elle propose des choses souvent très variées qui peuvent plaire à tout le monde, et je dois avouer que j’ai souvent fait de bonnes découvertes grâce à elle. Celle-ci en est une.
C’est un livre que je classerais dans la catégorie « horreur » plus que Dracula, parce que certaines scènes nécessitent d’avoir le cœur bien accroché. Et attention, quand je parle de scènes d’horreur, se sont vraiment des scènes d’horreur (torture et sadisme au menu avec une sauce rouge sang). Cependant, je trouve qu’elles sont quand même bien racontées. Je suis quelqu’un de sensible et je n’ai pas eu la nausée à leur lecture. Après, je sais que les mots me perturbent toujours moins que l’image dans ce cas précis, donc mon ressenti n’est évidemment pas à appliquer pour tout le monde. Si vous n’aimez pas l’horreur, évitez peut-être ce livre.
Ceci étant dit, ce roman reste sublime. En effet, je trouve que la plume de l’auteur est magnifique : les phrases sont belles et habillent à la perfection ce scénario macabre et glauque. À travers son style, Vincent Tassy m’a fait ressentir de la mélancolie, une ambiance automnale, ainsi que parfois : un froid brûlant. J’approuve Margaud Liseuse qui disait que ce livre était parfait à lire en automne.
Au niveau de l’histoire en elle-même, Vincent Tassy use de la mise en abyme. Anthelme vit dans une forêt aux arbres rouges (la Sylve Rouge), il va rencontrer un homme étrange : Aphelion, qui, dans sa demeure, une tour froide et sombre va lui raconter l’histoire de la princesse Apostasie. Dans ce récit qui est conté, un personnage va, à un moment donné, raconter des bouts de son passé à un autre personnage. C’est l’effet « vache qui rit », comme dirait mon prof de français lorsque j’étais en classe de seconde dans un cours sur les figures de style. Quelqu’un raconte une histoire, dans cette histoire, un personnage raconte aussi une histoire… etc. A première vue on pourrait se dire que l’on va se perdre mais en fait non. L’auteur utilise tellement bien sa rédaction que le récit reste fluide et compréhensible. Personnellement, comme Anthelme je me suis laissée complètement envoûtée par le destin tragique de la famille de la princesse Apostasie. J’ai adoré toute la partie où Aphelion raconte cette histoire. J’étais fascinée. J’ai un peu moins aimé le douloureux retour à la réalité, mais je pense que c’est voulu aussi. Selon moi, l’auteur a réussi parfaitement son œuvre s’il arrive à nous envoûter aussi profondément qu’Anthelme.
Quoi qu’il en soit c’est un livre magique, un livre qui je pense, marque les esprits de ceux qui iront se perdre entre ces pages. L’ambiance mystique y est géniale, c’est mélancolique et sombre. Terrible aussi parfois. Rien ne me préparait à ce que j’allais lire. Les codes sont bousculés et je dois bien avouer que je n’ai jamais rien lu de comparable jusqu’à ce jour.
Ah oui, et le rapport avec les vampires ? Il y en a un bien évidemment, mais pour cette œuvre-ci nous les appelleront plutôt les « buveurs de sang » ou les Vermines (pour les intimes)…


Lisa


* Je vous mets ici le lien de l’article de Margaud Liseuse sur ce même livre pour ceux que ça intéresse : Apostasie










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