Ecrit n° 8 : Un air de changement


Je suis assise face à l’océan. J’avais besoin de vacances. Les deux dernières années de ma vie ont été éprouvantes. Elles n’avaient pas vraiment de sens. Il n’est pas arrivé que du mauvais. Les choses sont toujours plus nuancées. Mais j’ai eu la sensation de m’être égarée.

Paradoxalement, le confinement qui m’a tant frustrée, m’a également remise sur mon chemin. Il m’a fait abandonner des choses qui ne comptaient pas. J’ai passé beaucoup trop d’années à essayer de rentrer dans un moule trop étroit pour moi. Je pense que c’est le cas pour beaucoup d’entre nous. Nous vivons dans une société qui ne nous pousse pas à l’écoute de soi. Souvent, nous sommes contraints d’aller à contre-courant, pour oser être ce que nous sommes. Mais la tâche est ardue. Ça ne devrait pas. Je rêve d’un autre monde.

Plusieurs fois étant ado, j’ai ressenti une énergie similaire à celle que je sens maintenant. L’appel d’un nouveau chapitre et d’une nouvelle étape. J’ai toujours senti quand je fermais mentalement des portes pour m’apprêter à en ouvrir de nouvelles. Faire le deuil d’un amour, se préparer à en rencontrer un nouveau… Cette fois-ci, il s’agit de ma vie professionnelle. J’ai vite su que je ne voulais pas être bibliothécaire. Moi fonctionnaire ? Alors que je m’étais toujours rêvé dans une profession libérale et indépendante ? Quelle idée…

Je ne me blâme pas. Pendant ces deux ans écoulés, je n’étais pas prête à faire ce choix. Je devais d’abord apprendre et guérir mes vieilles rancœurs. Et puis j’avais besoin de comprendre que ce chemin n’étais pas le bon en l’empruntant d’abord un peu. Pour voir.

Maintenant ça y est, j’ai fait demi-tour. J’ai vu, c’était joli, bien tracé, mais pas pour moi.

Je vous avoue que j’ai peur. Surtout du regard des autres. Pas de mes capacités et c’est quand même assez triste. C’est pour ça que je n’écoute pas cette crainte. Je sens que je vais dans la bonne direction même si je sais que ça ne sera pas simple tous les jours. L’autoentreprenariat est un domaine de travail le moins sécuritaire qui soit. Mais si je fais la liste de mes valeurs, la sécurité n’a jamais été en tête de liste. La liberté en revanche…

Regarder les vagues m’apaise. Mon cœur penche plutôt vers les montagnes d’ordinaire. J’aime gravir des sommets. Être haute pour avoir une vue d’ensemble. Cette fois-ci, pourtant, c’est l’océan qui m’appelle. J’avais besoin de cette ambiance, ce son et ces odeurs qui me rappellent mon enfance. La crème solaire, les embruns. Je ressentais le besoin de revenir à quelque chose de plus ancien. A une impression sensorielle globale plus ancrée profondément. Plus initiale.

Peut-être pour retrouver du réconfort avant une période de grand changement. Un changement qui, cette fois-ci n’est pas contraint. Et ça fait toute la différence.


02/07/2020

Lisa-Lou




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