Point lecture : L'automne des magiciens d'hélène P. Mérelle
Année de parution : 2018
Edition : Bragelonne
Résumé : Octavianne, huitième fille de la reine d'Elgem, a grandi dans le palais royal. A seize ans, sa sœur aînée régnante veut la marier contre son gré. Acculée, Octavianne s'enfuit et mène une vie d'errance, à la recherche d'un maître de magie qui lui apprendra à contrôler ses pouvoirs naissants. Elle rencontre alors Adalgis, un chasseur mi-homme, mi-lion qu'elle sauve et guérit. Au côté de cet être complexe et fascinant, libre et sauvage, une vie différente se dessine pour la jeune magicienne. Mais bientôt d'inquiétantes ombres issues de son passé menacent de la rattraper, et Octavianne doit faire un choix. Peut-on réellement échapper à son destin ?
Bonjour à tous, soyez les bienvenus dans une nouvelle chronique du dimanche !
Ça fait très longtemps que je n'ai pas écrit ici, les articles précédents que j'ai publié ayant été rédigés à l'avance. J'ai également traversé une période assez compliquée psychologiquement la semaine dernière, qui explique en partie mon absence d'article. Mais passons, je vous parlerai de tout ça une autre fois.
Je vous présente aujourd'hui une lecture qui m'a un peu déçue. Une lecture que j'aurais pourtant voulu aimer. Le genre de livre où je m'attends à avoir du chocolat et où l'on me donne de la fraise. (Oui, c'est une comparaison "chelou".)
J'ai emprunté ce livre lors de mon stage en bibliothèque au mois d'avril. Je trouvais la couverture particulièrement réussie et le résumé semblait plus que tentant. Ça faisait un moment que je n'avais pas lu de la fantasy, et j'avais assez hâte de me plonger dans un monde magique qui me dépayserait complètement.
Mon avis :
Hélas, je n'ai pas eu ce que je voulais. Pour moi ce livre se sépare nettement en deux parties. Avant le milieu du livre, l'histoire est attrayante. Après le milieu du livre, elle est lassante. Je m'explique.
Sans spoiler, prenez le résumé de la quatrième de couverture. Voilà ce qu'il se passe. Et c'est presque tout.
Avant le milieu du livre, Octavianne (Iva) s'enfuit. Nous la suivons dans sa fuite où elle fera notamment deux rencontres importantes. Cette première partie était intéressante, on se demande comment elle va s'en sortir, l'histoire se met en place petit à petit. J'ai beaucoup aimé sa deuxième rencontre, je trouvais ce personnage particulièrement intéressant. J'aimais bien l’ambiguïté qu'il y avait entre eux deux qui rajoutait un petit truc en plus à l'histoire. C'est d'ailleurs à ce moment-là que j'ai ressenti des choses contradictoires. A la fois je trouvais ça excitant et en même temps ça m'agaçait, parce que c'était cliché, vu et revu. Pour plus d'explications, j'en parle avec des petits spoilers :
Spoiler:
Cette première partie étant terminée, j'ai trouvé que le scénario s’essoufflait ensuite. Elle rencontre effectivement cet homme-lion qu'elle soigne. Et en gros il ne se passe rien de très notable, si ce n'est une romance hyper prévisible et un brin zoophile quand même... Le personnage d'Adalgis ne m'a pas plus touché que ça. J'ai vu en lui une sorte d’allégorie du mec torturé, viril, stéréotypé, possessif et sauvage, soutenue par cette hybridation. (J'ai du mal avec les personnages masculins qui sont justement, hyper masculins).
Globalement, j'ai ressenti un manque d'intérêt pour le scénario. Aucune réelle intrigue, aucun réel mystère qui nous tiendrait en haleine. Iva fuit sa sœur, c'est tout (je ne plaisante pas, il n'y a vraiment que ça.) A chaque fois qu'il se passe une action qui pourrait mettre les personnages en péril, l'obstacle est surmonté aussitôt (comme si l'autrice avait mis ça là, juste pour faire passer le temps, sans qu'il n'y ai de conséquences sur la suite...). Clairement, ça m'a lassé. Je ne m'inquiétais même plus pour les héros, je savais qu'ils allaient s'en sortir dans l'heure suivante.
Par manque d'intérêt, j'ai fini par abandonner alors qu'il me restait une centaine de pages sur 400 environ. Le scénario manquait clairement de complexité pour moi. Alors oui, l'autrice écrit très bien, oui, elle est agrégée de Lettres, mais du point de vue du scénario, pour moi ce n'était pas ça. A cause de cette lacune, je ne suis pas parvenue à fermer les yeux sur les autres petits défauts du livre qui ont fini par avoir raison de moi.
Entre autres, j'ai notamment trouvé qu'Iva n'était pas assez rebelle et débrouillarde par rapport à ce que le résumé et la couverture laissait présager (sachant qu'il y a, au final, toujours un monsieur pour venir protéger cette belle). J'ai également été agacée par le fait qu'elle utilise son corps pour obtenir des choses, et le fait que tout le monde ai envie de la b*****. Bon en soit, c'est pas un mal sachant qu'elle retourne le désir de ses ennemis contre eux et l'utilise à son avantage. Cependant, je ne sais pas, j'ai trouvé qu'il y avait eu un surdosage de scènes dans ce genre. Une fois ça va, deux fois, ça reste raisonnable, au bout de la troisième fois, je commence à m'interroger. Une femme n'a-t-elle donc pas d'autres armes ? Une magicienne en plus ! C'est bien de dénoncer le viol, mais là, entre le nombre de fois où elle se fait agresser sexuellement, et les moments où elle utilise son corps plus ou moins volontairement pour obtenir des choses... Je trouvais qu'il y avait un manque d'équilibre. A ce rythme là, je n'avais plus l'impression que l'autrice avait un objectif de dénonciation, juste qu'Iva n'était bonne qu'à ça... Même dans G.O.T je trouve que l'équilibre entre les viols et le girl power est mieux fait qu'ici, c'est pour dire ! Après ça reste une impression, je fais peut-être fausse route...
J'ai aussi tiqué sur le personnage de sa sœur, la reine Prima. Elle ne me semblait pas plus recherchée que ça si ce n'est: "elle c'est une sacrée connasse". On ne sait même pas pourquoi elle ne fait pas confiance à sa sœur pour lui laisser le pouvoir. A-t-elle déjà perdu quelque chose dans le passé ? A-t-elle eu de la difficulté à accéder au trône ? A-t-elle vécu des épreuves douloureuses ? On ne sait rien. C'est juste la méchante parce qu'elle est méchante.
Et puis sur la fin, j'étais agacée, aussi bien par Iva, qu'Adalgis. Iva, parce que je la trouvais assez fade finalement. Mots clés pour la résumée : un peu niaise, vulnérable, délicate, petite, maigre, fragile, avec un doux rire cristallin, avec des griffes quand même (mais de chaton sinon c'est pas sexy)... Les personnages féminins qui ont ces caractéristiques dans les romans, je ne les compte plus, y en a trop. Je comprends qu'on aime, mais moi, ça me lasse.
Agacée par Adalgis, parce qu'il était trop possessif. Trop "moi Tarzan, toi Jane". Certes il a vécu des choses traumatisantes, certes c'est en partie un lion... Cependant il y a un point sur lequel je n'ai vraiment pas compris sa réaction, et qui m'a décidé d'arrêter le livre. Je vous mets ça en spoilers.
Spoiler:
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