Lecture ratée : La romance ce n'est plus pour moi ?
Autrice : Kristian Higgins
Traduction : Karine Xaragai
Date de parution : 2014
Editions : Harlequin
Résumé : Ce que cherche Lucy Lang à l’aube de ses trente ans ? Un homme sympa et honnête. Un homme qui s’occuperait du jardin, des barbecues, et qui jouerait au foot avec les enfants. Et surtout, surtout, un homme qui ne déclencherait en elle aucun émoi amoureux, aucune grande passion. Car Lucy refuse l’idée de souffrir de nouveau, comme elle a souffert cinq ans plus tôt en perdant son mari. Alors, même si le passé se rappelle encore à elle, aujourd’hui, elle le sent : elle a atteint les limites d’une vie exclusivement consacrée à son chat, Fat Mikey, le plus intelligent et le plus capricieux des félins, et à son travail qu’elle adore, dans la petite pâtisserie familiale de Rhode Island. Oui, il est temps, après cinq ans, de tourner la page, et de se lancer dans une nouvelle vie. Première étape : prévenir Ethan Mirabelli, son amant sexy mais inépousable, qu’il est temps de revenir à une relation strictement amicale. Deuxième étape : se lancer dans la quête de son futur mari, celui qui sera tout pour elle. Tout, sauf le grand amour.
C'est dommage, j'avais fait une si jolie photo de ce livre...
Bonjour bonjour et bienvenue pour cette (presque) revue lecture !
Une
revue lecture assez spéciale... En effet, depuis le jour où j'ai ouvert
mon blog (août 2018) il s'agit du premier livre que j'abandonne.
Intro :
Pour
la petite histoire, j'ai trouvé ce livre au hasard à Emmaüs. Il
n'était pas sur ma Wish-List. J'ai
lu le résumé vite fait (trop vite fait), je me suis dit : OK, testons. Les livres à
Emmaüs étant très peu chers (mais vraiment, seulement quelques
centimes...), je l'ai pris. Comme ça pour voir. Eh bien : j'aurais pas dû !
En
vérité, j'avais déjà lu lorsque j'étais adolescente L'amour
et tout ce qui va avec de Kristian Higgins et à l'époque
j'avais adoré. J'avais trouvé l'histoire extrêmement drôle, et je
l'avais lue très vite. De ce fait, je me suis dis que ce n'était
pas trop risqué de lire une autre romance de cette même autrice. Le
problème, c'est que quand j'étais adolescente eh bien... je n'étais
pas féministe engagée. Et ce qui est magique quand tu deviens
féministe c'est que tu commences à voir des trucs. Tu vois les
clichés, les stéréotypes de genres, le sexisme, le patriarcat, la
culture du viol... ces choses joyeuses.
* Première pépite qui n'est pas une citation mais quelque chose de plus général : le début du livre commence sur une histoire de poil de moustache. Déjà, je trouve que ça annonce la couleur. La sœur de Lucy vient d'accoucher et une des grandes tantes fait remarquer à Lucy qu'elle a un poil de moustache. L'autrice a cherché à faire de l'humour là-dessus mais je ne trouve pas ça drôle. Ce n'est pas drôle parce que c'est vu et revu. Les blagues sur « Ô mon Dieu je suis poilue ohlàlà je vais ressembler à un yéti... » Ouais. Est-ce que cette scène aurait été drôle si Lucy avait été un mec ? Non, donc pour moi ce détail ne sert à rien. Il ne fait que renforcer un complexe chez les femmes qui ont un peu de moustache en duvet (donc tout le monde en fait non ? Ou c'est que moi ?).
Il
m'a fallu plusieurs années avant d'être vraiment renseignée sur ce
sujet, et de m'intéresser à cette cause. Je n'en ai jamais encore
parlé sur ce blog, mais je pense que ça ne saurait tarder.
Progressivement ma vision du monde a changé et aujourd'hui, avec ce
livre je me suis rendue compte que non : il y a des choses qui
ne passent plus du tout avec moi et que je ne veux plus voir dans les
livres.
Mon avis :
Bien évidemment vous vous en doutez, mon avis n'est pas bon.
Alors allons-y, parlons-en de ces choses qui ne me plaisent plus du tout dans les livres, mais qui sont presque toutes condensées dans celui-ci !
J'aurais
dû les voir venir rien qu'à la lecture du résumé : une nana
de trente ans qui cherche un mec bien cliché (« s'occupe du
jardin, du barbecue, qui jouerait au foot avec les enfants »...).
Mais non, mon cerveau a dû zapper ces lignes et je me suis faite avoir. Le concept de base est assez typique des romances de toute
façon, ça ne sert à rien que je tire sur l'ambulance : on a
une femme qui cherche un homme, et plus précisément un mari (le
goal ultime des femmes hein n'est-ce pas ? #ironie). J'avoue que
j'aimerais voir plus de romances dans le sens inverse : un homme
à l'aube de ses trente ans qui cherche une femme. Il y en a, je me
souviens avoir lu de Thierry Cohen Longtemps, j'ai rêvé
d'elle que j'avais à l'époque adoooorrréééé, mais c'était avant d'être féministe donc je ne
vous garantis pas une absence de clichés.
J'ai
ouvert Tout sauf le grand amour et j'ai tiqué
plusieurs fois, j'ai dérangé mon copain pendant sa partie de jeu en ligne pour lui dire « non mais t'as vu, c'est quoi ce truc,
j'suis pas d'accord machin », j'ai squatté la chambre de ma
sœur pour lui citer les passages que j'avais surlignés et j'en ai
même fait une story Instagram ! Parfois, je crois que je
cherche les ennuis (comme lorsque je me surprends à regarder les
vidéos des essentialistes*...). Ou que j'aime me frapper la tête
contre les murs. Je ne sais pas trop.
L'énumération de tout ce qui ne va pas...
Finalement,
j'ai mis fin à cette abomination diabolique et je me suis arrêtée
à la page 112 (les 1/4 du roman, en format poche). Sur ces 1/4 du
livre j'ai quand même trouvé des pépites... Pour bien que vous
vous en rendez compte, je vais citer toutes celles que j'ai soulignées
(ouais, la meuf bien vénère quoi).
C'est
parti mon kiki :
* Première pépite qui n'est pas une citation mais quelque chose de plus général : le début du livre commence sur une histoire de poil de moustache. Déjà, je trouve que ça annonce la couleur. La sœur de Lucy vient d'accoucher et une des grandes tantes fait remarquer à Lucy qu'elle a un poil de moustache. L'autrice a cherché à faire de l'humour là-dessus mais je ne trouve pas ça drôle. Ce n'est pas drôle parce que c'est vu et revu. Les blagues sur « Ô mon Dieu je suis poilue ohlàlà je vais ressembler à un yéti... » Ouais. Est-ce que cette scène aurait été drôle si Lucy avait été un mec ? Non, donc pour moi ce détail ne sert à rien. Il ne fait que renforcer un complexe chez les femmes qui ont un peu de moustache en duvet (donc tout le monde en fait non ? Ou c'est que moi ?).
* Deuxième
pépite : Ce moment où Lucy raconte sa première rencontre
avec le personnage d'Ethan (p.56): il lui dit « elle aime les
déserts..., a-t-il murmuré, en haussant un sourcil pour me couler
un regard en dessous ». Je ne sais pas vous, mais moi qu'on me
dise « elle » alors que je suis en train de parler à la
personne, je trouve ça... bizarre. C'est presque infantilisant. Ça donne le sentiment "d'extériorisé" la personne de la conversation. Je trouve ça déplacé. Et puis, je passe sur
le sous-entendu sexuel inadapté, sachant que cette phrase a
lieu au premier moment où ils se parlent... Bon en même temps, il
l'a approchée en lui disant « dis donc ma poulette tu ne
serais pas une de ces jolies petites pâtissière de machin truc »...
OK y avait pas le « ma poulette » mais c'est tout comme
(et puis on se passera du « petite » merci).
(entre
la page 56 et 60) :
* Troisième
pépite : Lucy a grandi sans père, du coup à un moment elle
dit ceci : « J'adorais ceux de mes amies : leur
approbation, leur affection, leur rigidité, leurs règles ».
Là, c'est un peu moyen parce que la figure du père est
éternellement fixée sur l'autorité. Aujourd'hui, c'est un concept
qui me paraît dépassé. Mais ce n'est pas le pire, le pire c'est
après. Elle dit, en parlant d'une amie en primaire : « (elle)
s'était fait passer un savon magistral par son père pour avoir
porté un débardeur provocant et du fard à paupières bleu, le tout
pour un résultat assez vulgaire. Qu'est-ce que je n'aurais pas
donné, pour avoir un père qui veillerait à ce que moi, je ne tombe
pas dans la vulgarité ». Alors oui, protéger son enfant de
l'hypersexualisation qui concerne généralement les petites filles OK, mais lui « passer
un savon magistral » ? Vraiment ? D'autant plus qu'il
y a clairement un rapport de domination du père sur la fille qui ne
peut s'habiller comme elle le souhaite sous peine de se faire passer
un savon. Comme si elle lui appartenait. Je trouve tout de même ce
passage bizarre. Ajouté au fait que se faire engueuler pour ça, ça
me choque. La société envoie des injonctions permanentes aux femmes
pour qu'elles soient sexy (pubs, films, magazines...), les petites filles jouent avec des Barbies
hyper sexualisées et on les blâmerait pour avoir voulu faire
pareil ? C'est incohérent et hypocrite. Les petites filles sont
trop jeunes pour mesurer l'impact d'un débardeur « provocant »
et du fard à paupière. Se faire engueuler pour ça... what ?
Je n'ai pas aimé la manière dont était rédigé ce passage, je le
trouve presque malsain. Pourtant, je n'étais pas au bout de mes
peines.
* Quatrième
pépite : « Il (un père) l'adore (sa fille), la protège,
vient à sa rescousse en cas de problèmes, prend sa défense face
aux punitions maternelles. » « Prend sa défense face
aux punitions maternelles » ? Euh... y a que moi que ça
choque ? Pour l'avoir vécu, je peux vous assurer que créer des
alliances avec son parent du sexe opposé, ce n'est vraiment pas,
mais alors vraiment pas bon. Pour moi, les parents doivent être
cohérents le plus possible dans leur éducation. Les enfants ont
besoin de repères, ils ont besoin de sentir que leurs parents sont
solides et d'accord ensemble. Oui, ça peut vexer un enfant, il peut
faire une crise lors d'un interdit, d'une punition... mais cette cohérence sera
bénéfique sur le long terme. Ça sera bénéfique non seulement
parce que les règles restent cohérentes (donc stabilité
émotionnelle et affective) et ensuite parce que ça donne à
l'enfant une vision d'un couple soudé. Quoi de plus rassurant que
des parents qui s'aiment et qui ne s'opposent pas l'un l'autre ?
Je ne sais pas vous, mais moi j'aurais aimé grandir comme ça...
Donc non. Pas d'alliance père-fille (ou l'inverse).
* Cinquième
pépite : « Il l'encourage à faire le métier qui lui
plaît (…) et plus tard, lui confie sa vision de l'homme qu'il
estime assez bon pour elle (aucun) et lui indique à quel âge elle
peut commencer à fréquenter des garçons (jamais). » Là, on
a plusieurs choses qui ne vont pas. Je précise que les parenthèses
sont dans le texte original pour cette fois. Donc une mère ne peut
pas encourager son enfant à faire le métier qui lui plaît ?
Juste comme ça, je pose la question. Pourquoi l'autrice a-t-elle
catégorisé ça du côté des pères ?
Et
puis pour le reste de la phrase : nous avons de la domination masculine du père sur sa fille
(comme si sa fille lui appartenait pour toujours... hum... complexe
d’Œdipe mal résolu?). Chouette. Comme s'il était normal que des
parents (papa ou maman) définissent à quel âge leur enfant a le
droit de flirter... En fait, autorisation ou pas, ils le feront quand
même de toute façon. Apprendre à son enfant à avoir des relations
lorsqu'il se saura prêt : oui ; lui dire quand ça sera
bon : non, lui seul peut le savoir.
* Sixième
pépite : Lucy en parlant d'Ethan : « ce n'était
qu'un joyeux luron, sans aucun sérieux. Un gamin en d'autres termes,
pas un homme ». OK. Donc un homme c'est quoi si ce n'est une
personne avec un pénis (ou qui s'identifie comme tel) ? Ah mais je
vais avoir la réponse dans le paragraphe suivant...
* Septième
pépite (et nous ne sommes qu'à la page 60) : « Tandis
que Jimmy... Lui, c'était un homme. Grand fort, robuste, de trois
ans plus âgé que moi, il respirait l'autorité et la compétence ».
Ah oui d'accord... Eh chéri ! Tu sais quoi bah... euh... t'es pas
un homme. Pourquoi ? Oh bah... t'es pas très grand, tes pas
trop robuste non plus, tu ne respires pas trop l'autorité, et coup
de pas de bol, j'ai trois mois de plus que toi. Donc non, t'es pas un
homme chaton. Désolé. Oh oui, tu disais ? Tu me respectes, tu
m'aimes et tu es bienveillant ? Ah ouais, mais non.
Bref
j'exagère bien sûr, mais elle s'est bien permise de faire de
l'humour sur les poils ainsi que sur la langue allemande (oui mais
j'ai pas relevé sinon on aurait pas fini)... donc allons-y !
* Huitième
pépite : « Je regarde Ash, cette gamine adorable, malgré
tous ses efforts pour dissimuler son charme sous des fringues
horribles et un maquillage hideux ». Là, je ne sais juste pas
quoi dire. Laissez les femmes s'habiller et se maquiller comme elles veulent.
Sans doute que ça la saoule aussi Ash d'être considérée
uniquement pour son physique « adorable ». Sans doute
qu'elle aimerait qu'on voit autre chose que son joli minois. Genre,
je ne sais pas, sa personnalité ?
* Neuvième
pépite (p.89) : C'est une scène dans l'immense dressing de
Lucy qui déborde (parce que oui les femmes kiffent les dressings qui
débordent, c'est dans nos gèèèèèèènnnnnneeeeesssss), et Lucy
dit en parlant de chaussures à talons aiguilles : « Ces
adorables petites choses me mettraient les pieds en compote. Mais je
les aime, évidemment. Je suis une femme après tout. » Alors,
je ne vais pas revenir sur le fait que je ne comprends pas l'intérêt
de porter des talons (c'est si horrible de marcher avec ça
sérieux !), par contre trouver ça joli, je pense que ce n'est
pas le cas que des femmes. Tout d'abord parce que les talons sont perçus comme étant des
objets de séduction qui attirent les regards masculins (donc eux
aussi trouvent ça beau, je suppose) ; et deuxièmement, je suis
une femme et je n'aime pas porter des talons. Voilà, c'est tout. Ah mais je
ne suis peut-être pas une vraie femme...
* Dixième
pépite (p.91) : Pas de citation, mais je vais expliquer la
scène : nous avons Corinne la sœur de Lucy qui allaite alors
qu'elle souffre le martyr. Ses seins la font souffrir, elle a des
crevasses, elle saigne... mais non, elle s'acharne, elle fait genre
que tout va bien... Ça fait vraiment : « souffre en
silence femme ». Je n'ai rien contre les femmes qui allaitent,
c'est très bien. Mais pour moi, dans cette situation, il y a un
problème, elle ne peut pas continuer à souffrir en allaitant
sa fille ! Les mamans ne sont pas des robots
parfaits. Je pense que parfois, il faut accepter de lâcher
prise. Et puis surtout, je pense qu'il y a moyen de trouver des
solutions pour que l'allaitement soit moins douloureux.
Sur
cette même page, nous avons également Lucy qui galère à mettre
une sorte de gaine pour cacher ses petits bourrelets. Elle me fait de la
peine. Pourquoi se faire tant de mal ? Je suis sûre en plus que
ce personnage est déjà très joli. Heureusement, elle abandonne la
gaine finalement.
Vous
croyez que les hommes mettent des gaines pour cacher leur bide qu'ils
ont gagné avec la bière ? Bah non, alors on arrête de se
prendre la tête.
* Onzième
pépite (p.107) : Lorsque Lucy s'inspecte dans le miroir :
« Oh misère ! A quand remontait mon dernier gommage ?
Au premier mandat de George Bush ? (…) Et ça c'était quoi ?
De la cellulite ? (…) Et... oh ! Vise-moi ces jambes...
Le rasage était-il devenu une pratique illégale . Bon d'accord, je
ne me baladais ni en jupe ni en short, pas avec des fours réglés à
quatre cents degrés, mais quand même, ça n'était pas une excuse
pour ça. » Et puis ça continue sur tout son corps.
La première chose que j'ai à dire : « le vent dans les poils des jambes, c'est tellement agréable ». Deuxième chose : « le gommage ça ne sert à rien, lave-toi avec un gant ça suffi ». Et enfin troisième chose : je ne savais même pas ce qu'était la cellulite avant que la télé et les YouTubeuses beauté me fassent complexer là-dessus.
Les filles, vous avez mieux à faire. Vraiment. Vous perdez votre temps et votre argent. Vous êtes parfaites telles que vous êtes. Vous n'avez pas besoin de tout ça. Vous êtes belles. Vous êtes belles avec vos poils, avec votre cellulite... Encore une fois, est-ce que les hommes se prennent la tête avec tout ça ? Franchement non pour une grande majorité d'entre eux, alors pourquoi les femmes devraient-elles le faire ?
Dans ce paragraphe, rien ne va. Je pense que je n'ai pas besoin de vous faire un argumentaire de six pages.
La première chose que j'ai à dire : « le vent dans les poils des jambes, c'est tellement agréable ». Deuxième chose : « le gommage ça ne sert à rien, lave-toi avec un gant ça suffi ». Et enfin troisième chose : je ne savais même pas ce qu'était la cellulite avant que la télé et les YouTubeuses beauté me fassent complexer là-dessus.
Les filles, vous avez mieux à faire. Vraiment. Vous perdez votre temps et votre argent. Vous êtes parfaites telles que vous êtes. Vous n'avez pas besoin de tout ça. Vous êtes belles. Vous êtes belles avec vos poils, avec votre cellulite... Encore une fois, est-ce que les hommes se prennent la tête avec tout ça ? Franchement non pour une grande majorité d'entre eux, alors pourquoi les femmes devraient-elles le faire ?
Dans ce paragraphe, rien ne va. Je pense que je n'ai pas besoin de vous faire un argumentaire de six pages.
C'est
ce dernier truc qui m'a fait abandonner ma lecture. Je ne pouvais
pas. Elle passe son temps dans les pages suivantes à parler de
rasoir (qu'elle utilise bien que la lame soit émoussée et qu'elle
risque de se couper), d'auto-bronzant (utilité ? Ça aussi, c'est un
concept que j'ai jamais compris), de coupe de cheveux... Stop.
J'ai
lu la dernière page, elle finit bien avec le type qu'on voit venir dès
le premier chapitre (comme toujours). Je n'en avais pas besoin de
plus. J'avais mal aux yeux et à ma pilosité corporelle.
La
conclusion que j'ai tirée de tout ça, c'est que les romances
traditionnelles, je ne peux plus. Nous avons toujours des hommes qui
n'existent pas, qui sont des stéréotypes de virilité, et des
femmes prisonnières de ce système patriarcal et dominant. Je veux
lire autre chose. Je veux des hommes qui pleurent, des timides, des
sensibles, des femmes badass qui gardent leurs poils (ou qui du moins ne réagissent pas d'une façon moralisatrice comme Lucy le fait face à sa pilosité) et qui n'ont pas
des dressings aussi grands que mon studio. Dans les romances
traditionnelles, je ne me retrouve plus. Je suis hétéro, donc
j'aime lire des romances hétéros forcément, mais je veux voir
autre chose. Je veux des garçons comme Clay Jensen ou Charlie dans
Le Monde de Charlie (Logan Lerman viens m'épouser stp) ça arrive
progressivement, surtout dans les films ou séries. Cependant, le
genre romance dans les livres est encore trop cliché, sexiste et
stéréotypé. Je veux que ça change.
Le problème avec ce livre ce n'est pas son histoire, ni le fait que ça soit prévisible (ça reste une romance). Le problème ce sont les injonctions qu'il y a dedans. Pour reprendre l'exemple de l'épilation, je ne blâme pas les femmes qui le font. Ce que je blâme en revanche c'est la manière dont ce sujet est abordé dans ce livre. Je trouve que c'est culpabilisant. Lucy n'est même pas en couple, elle ne porte pas de shorts mais elle devrait quand même s'épiler. Pour qui ? Pour quoi ? Quand elle dit "ce n'est pas une excuse pour ça". Comme si c'était de la négligence... Ou est la négligence quand on refuse, au contraire, d'infliger à son corps de la souffrance ? Parce que oui, s'épiler ça fait mal, se raser irrite, assèche, la repousse gratte... Nous ne parlons pas de quelque chose de sale, nous parlons de poils. Ce n'est pas du caca ! Nos cheveux aussi sont des poils, ce sont les mêmes !
Bref, je ne vais pas insister, je parlerai plus en détail de l'épilation dans un article de la rubrique "extrait de vie".
Le problème avec ce livre ce n'est pas son histoire, ni le fait que ça soit prévisible (ça reste une romance). Le problème ce sont les injonctions qu'il y a dedans. Pour reprendre l'exemple de l'épilation, je ne blâme pas les femmes qui le font. Ce que je blâme en revanche c'est la manière dont ce sujet est abordé dans ce livre. Je trouve que c'est culpabilisant. Lucy n'est même pas en couple, elle ne porte pas de shorts mais elle devrait quand même s'épiler. Pour qui ? Pour quoi ? Quand elle dit "ce n'est pas une excuse pour ça". Comme si c'était de la négligence... Ou est la négligence quand on refuse, au contraire, d'infliger à son corps de la souffrance ? Parce que oui, s'épiler ça fait mal, se raser irrite, assèche, la repousse gratte... Nous ne parlons pas de quelque chose de sale, nous parlons de poils. Ce n'est pas du caca ! Nos cheveux aussi sont des poils, ce sont les mêmes !
Bref, je ne vais pas insister, je parlerai plus en détail de l'épilation dans un article de la rubrique "extrait de vie".
Pour
conclure :
En
soit ce n'est pas tant l'histoire qui est racontée mais la manière
dont c'est fait qui m'a posé problème. Bien sûr qu'on a le droit de se sentir seule, de
chercher un homme, un partenaire X ou Y. Mais pourquoi ces éternelles
blagues sur les poils des femmes ? L'apparence physique des
femmes ? Pourquoi les clichés de l'homme viril ou de la femme
qui a pleinnnnnnssss de vêtements ?
Je
ne peux plus, ça me fatigue. Je veux plus de diversités. Je veux de
l'amour qui ne se limite pas à des clichés. Les clichés, les stéréotypes, c'est ce qui nous divisent,
c'est ce qui nous écartent l'un l'autre. Je ne veux plus voir
l'amour réduit à ça. Nous sommes tous humains, et nous devrions
tous être libres de ce que nous voulons être.
Les
hommes et les femmes sont différents dans leurs comportements, parce qu'ils sont éduqués différemment, alors soyons libres de redevenir qui nous sommes
vraiment en balayant ce formatage sociétal. Et surtout :
aimons-nous. Aimons-nous nous-même et aimons-nous les uns les
autres, avec nos poils, nos bourrelets et notre cellulite. Peace.
Ma note sur livraddict : j'aurais envie de dire aucune, mais allons-y, ça sera un 6/20 pour moi.
Lisa
*
Individus qui défendent l'idéologie que les hommes et les femmes
ont une essence. En gros : nos comportement associés à notre
genre ne sont pas construits sociétalement mais innés. Idéologie
pourtant bien précaire et scientifiquement erronée à cause
d'importants biais dans les recherches scientifiques sur le sujet qui
invalident les résultats trouvés.
Commentaires
Enregistrer un commentaire