La Cup : Mon expérience
Cet
article se destine à celles qui n’ont pas encore osé sauter le
pas et qui sont encore à la recherche d’informations pour se
convaincre. Aujourd'hui je vais vous parler sans tabous de mon
expérience de la coupe menstruelle (« Cup »).
Commençons
par le début :
Mon
expérience de règles a commencé lorsque
j'étais en 4éme. J'ai
d'abord utilisé des serviettes
hygiéniques jetables classiques. Puis,
à cause des publicités montrant des minis tampons avec
une jeune fille en tête d'affiche, je me suis dis qu'il serait
peut-être préférable que je passe à ce genre de truc. Une
mauvaise idée, mais je ne le savais pas encore. Pour remettre dans
le contexte, en 4éme je ne connaissais
pas mon corps, il me faisait flipper et particulièrement
la partie entre les jambes. Je n'y touchais pas, je ne la regardais
pas. Il est clair que dans ce contexte,
s'essayer aux tampons n'était pas
la meilleure chose à faire. L'expérience fut peu
réjouissante. Je l'ai mal mis, il me gênait et pour l'enlever j'ai
pleuré parce que j'ai cru qu'il ne descendrait jamais. Au bout de
vingt minutes j'ai quand même fini par l'expulser, mais une chose
était claire : plus rien ne rentrera ici. C'était non
négociable.
Pourquoi
passer à la Cup ?
J'ai
continué à utiliser des serviettes
jetables de mes 13 à
21 ans. Ma mauvaise expérience avec les tampons m'avait
définitivement vaccinée. Utiliser une
Cup ? Je l'imaginais difficilement, mais j'ai quand
même voulu tenter pour deux raisons principales : la première,
j'en avais marre d'acheter tous les mois
plusieurs paquets de serviettes hygiéniques. Ayant un
flux plutôt abondant, il fallait que je prenne des serviettes de
bonne qualité (dans le sens : qui absorbent bien) et beaucoup,
donc cela faisait cher. Au
total je dépensais environ 8 euros par mois, ce qui nous fait par
année :
96 euros. Presque un mois de
courses pour l'étudiante célibataire que j'étais. Une
économie non négligeable donc.
La
deuxième raison fut l'environnement.
Tout simplement, les protections
hygiéniques polluent. Bien que je ne vais pas sauver le
monde avec ma Cup, réduire un peu mon empreinte polluante restait
toujours mieux que rien. En effet, les
tampons et les serviettes ne se recyclent pas, et je pense
ne pas être la seule a avoir déjà vu flotter
ce genre de choses au bord des plages... Et puis,
la composition peu noble des
serviettes hygiénique et des tampons m’a également pas mal
refroidie : blanchies au chlores, parfum dans certaines
serviettes, et pleins d’autres joyeusetés qui provoquent des
démangeaisons, des irritations, des mycoses, choc toxique… A noter
cependant, que le risque du choc
toxique demeure avec la Cup si l’hygiène de
cette dernière n’est pas irréprochable.
Ceci étant dit, il ne me semble qu’aucun
cas réel n’a été recensé au moment où j’écris
ces lignes.
Avant
propos à mon test de la Cup :
Personnellement
ma Cup actuelle vient d’une grande surface (photo de l’article).
Au départ, j’avais une Luna Cup achetée en magasin bio, mais je
l’ai changée parce que je la trouvais trop rigide.
*
Qu'elle taille choisir ?
Si
vous n'avez jamais accouché par voie basse, il faudra prendre la
taille 1, sinon la taille 2 serait apparemment préférable. Il
ne faut pas choisir la taille en fonction de son flux mais de la
morphologie de votre vagin.
*
Peut-on l’utiliser en étant encore vierge ?
Alors,
oui et non. Ça dépend
en fait de vous. Si vous n’avez jamais touché
cette partie intime de votre corps, et que jamais rien n’y est
« rentré » cela me paraît compliqué. Personnellement
étant restée vierge longtemps, sur la fin, j’aurais pu en
utiliser une. Je connaissais mon corps et je n’avais pas peur de
cet endroit. Cela dit, j’ai quand même préféré attendre. Ce
raisonnement n’est pas rationnel, puisqu’un hymen ne se
« déchire » pas, et ce n’est pas parce qu’un pénis
est passé par là que vous devenez soudainement extensible (c’était
ce que je croyais avant). Cependant, psychologiquement, je ne pouvais
pas essayer la Cup tant que j’étais encore vierge, donc, je ne
l’ai achetée qu’après.
Le
test de la Cup :
*
Comment l'utiliser (avec détails et tout) ? : tout
d'abord, il faut la laisser tremper dans l'eau
bouillante avant
chaque période de règle et à la fin de chaque période. Il n'est
pas nécessaire (d'après ce que j'ai lu ici et là sur internet) de
la refaire bouillir entre chaque utilisation, la rincer à l'eau
suffit. Personnellement vu que je ne l’utilise pas la nuit, je la
refais bouillir le lendemain matin avant de la réutiliser. L'eau
bouillante permet de la stériliser. Ne
surtout pas la laver avec du savon avant de la remettre,
c'est irritant. Ou du moins si vous le faites, je pense qu’il est
préférable de la refaire bouillir ensuite.
Une
fois la Cup stérilisée, je file dans la douche, armée
d'un lubrifiant pour
la mettre. Les jours où mon flux est peu abondant je peux la mettre
sans être dans la douche, dans le cas contraire, j'en mets partout,
donc la douche est préférable, surtout pour une première fois. Il
faut la plier pour qu'elle rentre, personnellement je la
plie en forme de « U » (généralement tout est indiqué
sur la notice). Là, c'est le moment où il ne faut pas avoir peur de
mettre les mains dans le cambouis. La Cup reste sur ce
point difficilement accessible pour les
phobiques du sang. En tout cas, j’ai fait le constat que
je ne pouvais pas la mettre si je n'ai pas un « minimum »
écarté mon vagin avant. Pour ça, j'ai besoin de mes doigts. Je
reconnais que ce moment me dégoûte toujours un peu. Pas parce qu’il
s’agit de mon vagin, mais à cause du sang.
Dès
que la Cup est rentrée, il faut la pousser jusqu'à ce qu'elle
atteigne l'endroit qu'il faut (voir le schéma de votre notice). A ce
stade, soit
elle se déplie toute seule, soit il va falloir
l'aider. Personnellement
j'utilise le petit bout de tige que j'ai coupé un peu pour la
tourner. En général je le sens quand elle s'ouvre. Avec un peu de
concentration c'est possible. On peut vérifier qu'elle est bien mise
en passant un doigt autour. Si elle est mal mise il suffit de
la bouger un peu jusqu’à ce qu’elle soit bien.
*
Un fois mise : Je
fais ma vie, elle tient
toute la journée sauf
pour le premier jour où mon flux est très abondant. Là, je suis
obligée de la vider à un moment dans l'après-midi. Un détail
aussi, dont personne ne parle : faire caca quand on porte sa
Cup. Oui ça peut paraître con, mais ce fut très perturbant pour
moi au début. Ça me gênait pour pousser. Finalement, après
plusieurs tentatives, ma Cup n'est jamais tombée et je n'ai plus de
problème de ce côté ci.
*
Pour l'enlever : Jusqu'ici
tout va bien. La mettre, avec de l'entraînement et du lubrifiant, ça
le fait. Mais pour l'enlever c'est une autre histoire, et c'est le
point négatif pour moi de la Cup. Je
pense que se mettre dans sa douche ou sa baignoire, accroupie, reste
la meilleure façon pour la retirer. Ce qui me cause le plus de
soucis c'est d'enlever
l'effet ventouse.
Je suis obligée de remonter mon doigt jusqu'en haut de la Cup afin
d'appuyer dessus pour que cette dernière se plie à nouveau, et ce
n'est pas chose aisée. Parfois j'appuie sans qu'il ne se passe rien.
Dans ces moments, je sens que ça pousse sur la paroi de mon vagin et
ce n’est pas agréable du tout. En tout cas, une fois l'effet
ventouse enlevé le plus dur est fait. Il suffit
de pousser un peu (oui,
comme si vous accouchiez d'une Cup) et elle finit par sortir sans
trop d'encombre. Je précise par ailleurs qu'il est inutile de tirer
si la Cup a encore son effet ventouse. De un, ça ne marchera pas, et
de deux vous risquez la descente d'organes.
*
Et la nuit ? La
nuit je ne la porte pas, j'utilise des serviettes
hygiéniques lavables. En
effet, je n'ai pas envie de me lever vingt minutes en avance pour
partir à la recherche de ma Cup perdue dans mon vagin, c'est un gain
de temps.
Bilan
de tout ça :
Je
valide l'utilisation de la Cup et
je la recommande à toutes celles qui n'ont pas peur du sang, qui
n'ont pas un flux hémorragique, qui connaissent leur corps et qui
n'ont pas peur de mettre les mains dans le cambouis. A part le fait
qu'elle peut être difficile à enlever je n'ai pas d'autres
inconvénients à relever. Mon expérience de la Cup reste donc en
beaucoup de points positive. Après, je trouve personnellement
qu'alterner Cup et serviettes hygiéniques lavables est un bon
combo.
Lisa
©️
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