Point lecture plaisir coupable : la Sélection de Kiera Cass
Autrice : Kiera Cass
Traduction : Madeleine Nasalik (pour la première trilogie) / Fabienne Vidallet (pour les deux tomes suivants)
Années de parution : 2012-2016
Editions : Robert Laffont
Résumé (de l'édition collector) : Trois cents ans ont passé et les Etats-Unis ont sombré dans l'oubli. De leurs ruines est née Illeà, une monarchie de castes. Mais un jeu de télé-réalité pourrait bien changer la donne...
Un concours pour l'amour : je vous présente la série d'ouvrages de "La Sélection" de Kiera Cass !
Traduction : Madeleine Nasalik (pour la première trilogie) / Fabienne Vidallet (pour les deux tomes suivants)
Années de parution : 2012-2016
Editions : Robert Laffont
Résumé (de l'édition collector) : Trois cents ans ont passé et les Etats-Unis ont sombré dans l'oubli. De leurs ruines est née Illeà, une monarchie de castes. Mais un jeu de télé-réalité pourrait bien changer la donne...
Un concours pour l'amour : je vous présente la série d'ouvrages de "La Sélection" de Kiera Cass !
Pour remettre dans le contexte, j'ai commencé les premiers tomes il y a trois ans. Le concept m'avait intrigué. J'étais passée à côté de ce livre plusieurs fois à la bibliothèque sans le prendre. Je trouvais l'idée un peu trop superficielle. Un concours de miss pour marier un prince... euh ? Pourtant... j'ai mis le nez dedans et voilà où j'en suis aujourd'hui. Je suis même allée au-delà de la trilogie initiale... Je plaide coupable face à la part de moi qui me dit qu'en tant que bonne féministe cette saga est un peu une distorsion cognitive à mes convictions. Je n'ai pas mis "plaisir coupable" dans le titre pour rien. Cette saga réveille la partie la plus superficielle de mon être, la même qui regarde Miss France tous les ans.
Ce livre s'inscrit dans la lignée de dystopies pour adolescent(e)s qui ont commencées à faire fureur à la suite d'Hunger Games. Cette saga ne s'arrête pas à son aspect "girly" bien que c'est surtout ce que fait ressortir la couverture. Sans doute du marketing.
Pour la première trilogie : J'ai beaucoup apprécié le fait que sous ses airs innocents, ce livre amène le lecteur (ou plutôt "la lectrice" on ne va pas se mentir...) à se questionner et à développer son point de vue critique. Ce n'est pas quelque chose d'aussi prédominant que dans Hunger Games (je reste dans la catégorie des Dystopie Jeunesse), c'est certain, mais tout de même, tout de même... J'ai trouvé que le personnage d'América, qui est l'héroïne, porte assez bien son côté rebelle. Elle trouve la Sélection ridicule, elle est arrivée ici par hasard, et elle va mettre le bazar dans l'ordre bien établi qu'est la société injuste de castes d'Ileà (je n'en dis pas plus).
D'une certaine façon, maquiller tout ça derrière la Sélection, les paillettes et les robes, demeure assez astucieux, parce que sous un concept léger en apparence, se sont des sujets sérieux qui sont abordés dans ces livres. C'est en second plan, mais je trouve ça quand même intéressant de les faire passer ainsi. Ca les rend plus "digestes" et peut-être plus aptes à conquérir un public qui, de premiers abords, n'aurait pas forcément été intéressé par de la dystopie plus "dramatique" comme peut l'être Hunger Games.
Et parallèlement, je pense qu'il est important de garder à l'esprit que cette trilogie demeure de la romance avant tout. Dans un cadre dystopique certes, mais de la romance quand même. Je pense que le lire en perdant ça de vue risque de décevoir fortement.
Pour les deux seconds tomes qui suivent : SPOILERS ALERT ! Je ne dévoile pas ce qu'il s'y passe, mais si vous préférez lire la première trilogie avant et en savoir le moins possible sur ce qu'il se passe ensuite, ne lisez pas ceci).
...
J'ai trouvé intéressant de faire la Sélection dans le sens inverse cette fois, pour que ça soit la princesse qui se trouve un prince. Cela dit, cette suite de l'histoire, sous son air féministe m'a tout de même un peu plus posée problème que la première trilogie. Bien que certaines choses soient dénoncées, ce qui est très bien, j'ai tiqué à plusieurs reprises. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais j'ai ressenti la pression qui pesait sur Eadlyn (l’héroïne donc) pour être plus "douce" moins "fière"... D'autant plus, le fait qu'elle doivent se trouver un mari pour fournir à tout prix un héritier n'est pas remis en question. J'aurais aimé que ça le soit un peu plus...
Pour sa personnalité : Il est vrai qu'elle est orgueilleuse, mais en même temps, compte tenu des situations qu'elle vit, je trouvais que c'était quand même cohérent. J'ai d'ailleurs souvent lu à ce sujet sous les critiques de ce livre, qu'elle était un personnage détestable. Honnêtement, je ne suis pas d'accord. Je trouve qu'elle se débrouille comme elle peut et que ces grands airs cachent une fragilité qui ne fait que la rendre plus attachante encore.
Pour finir sur l'intrigue générale, je l'ai trouvée un peu plus simpliste que pour la première trilogie, j'en aurais voulu plus. A la fin tout se résout un peu vite, je trouvais que c'était peu crédible et un peu "bisounours". En revanche je dois reconnaître que pour le choix du futur mari d'Eadlyn, Kiera Cass m'a tenu en haleine jusqu'au bout, j'avais des suppositions très fortes, mais je n'arrivais pas à être sûre de moi. Je trouve que la fin en ce sens, est tout de même bien jouée.
FIN DES SPOILERS :
Globalement : je trouve que ce livre nous amène à avoir les deux points de vue, ceux du peuple et ceux des dirigeants, je trouve d'ailleurs l'idée assez originale de nous mettre du côté des rois justement, chose qui pour la dystopie jeunesse n'est pas fréquent à ma connaissance (c'est fréquent pour un autre nombre incalculable d'histoire, mais pas dans ce genre je trouve).
Pour conclure : c'est une saga destinée à la jeunesse, qui sous son aspect un peu enfantin amène tout de même la réflexion sur des sujets moins légers. Cependant, je pense qu'il faut la lire en gardant bien à l'esprit que c'est une romance avant tout. Une romance pimentée par un cadre dystopique certes, mais une romance tout de même.
Pour la première trilogie : J'ai beaucoup apprécié le fait que sous ses airs innocents, ce livre amène le lecteur (ou plutôt "la lectrice" on ne va pas se mentir...) à se questionner et à développer son point de vue critique. Ce n'est pas quelque chose d'aussi prédominant que dans Hunger Games (je reste dans la catégorie des Dystopie Jeunesse), c'est certain, mais tout de même, tout de même... J'ai trouvé que le personnage d'América, qui est l'héroïne, porte assez bien son côté rebelle. Elle trouve la Sélection ridicule, elle est arrivée ici par hasard, et elle va mettre le bazar dans l'ordre bien établi qu'est la société injuste de castes d'Ileà (je n'en dis pas plus).
D'une certaine façon, maquiller tout ça derrière la Sélection, les paillettes et les robes, demeure assez astucieux, parce que sous un concept léger en apparence, se sont des sujets sérieux qui sont abordés dans ces livres. C'est en second plan, mais je trouve ça quand même intéressant de les faire passer ainsi. Ca les rend plus "digestes" et peut-être plus aptes à conquérir un public qui, de premiers abords, n'aurait pas forcément été intéressé par de la dystopie plus "dramatique" comme peut l'être Hunger Games.
Et parallèlement, je pense qu'il est important de garder à l'esprit que cette trilogie demeure de la romance avant tout. Dans un cadre dystopique certes, mais de la romance quand même. Je pense que le lire en perdant ça de vue risque de décevoir fortement.
Pour les deux seconds tomes qui suivent : SPOILERS ALERT ! Je ne dévoile pas ce qu'il s'y passe, mais si vous préférez lire la première trilogie avant et en savoir le moins possible sur ce qu'il se passe ensuite, ne lisez pas ceci).
...
J'ai trouvé intéressant de faire la Sélection dans le sens inverse cette fois, pour que ça soit la princesse qui se trouve un prince. Cela dit, cette suite de l'histoire, sous son air féministe m'a tout de même un peu plus posée problème que la première trilogie. Bien que certaines choses soient dénoncées, ce qui est très bien, j'ai tiqué à plusieurs reprises. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais j'ai ressenti la pression qui pesait sur Eadlyn (l’héroïne donc) pour être plus "douce" moins "fière"... D'autant plus, le fait qu'elle doivent se trouver un mari pour fournir à tout prix un héritier n'est pas remis en question. J'aurais aimé que ça le soit un peu plus...
Pour sa personnalité : Il est vrai qu'elle est orgueilleuse, mais en même temps, compte tenu des situations qu'elle vit, je trouvais que c'était quand même cohérent. J'ai d'ailleurs souvent lu à ce sujet sous les critiques de ce livre, qu'elle était un personnage détestable. Honnêtement, je ne suis pas d'accord. Je trouve qu'elle se débrouille comme elle peut et que ces grands airs cachent une fragilité qui ne fait que la rendre plus attachante encore.
Pour finir sur l'intrigue générale, je l'ai trouvée un peu plus simpliste que pour la première trilogie, j'en aurais voulu plus. A la fin tout se résout un peu vite, je trouvais que c'était peu crédible et un peu "bisounours". En revanche je dois reconnaître que pour le choix du futur mari d'Eadlyn, Kiera Cass m'a tenu en haleine jusqu'au bout, j'avais des suppositions très fortes, mais je n'arrivais pas à être sûre de moi. Je trouve que la fin en ce sens, est tout de même bien jouée.
FIN DES SPOILERS :
Globalement : je trouve que ce livre nous amène à avoir les deux points de vue, ceux du peuple et ceux des dirigeants, je trouve d'ailleurs l'idée assez originale de nous mettre du côté des rois justement, chose qui pour la dystopie jeunesse n'est pas fréquent à ma connaissance (c'est fréquent pour un autre nombre incalculable d'histoire, mais pas dans ce genre je trouve).
Pour conclure : c'est une saga destinée à la jeunesse, qui sous son aspect un peu enfantin amène tout de même la réflexion sur des sujets moins légers. Cependant, je pense qu'il faut la lire en gardant bien à l'esprit que c'est une romance avant tout. Une romance pimentée par un cadre dystopique certes, mais une romance tout de même.
Lisa-Lou
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