Point lecture : L'attrape-cœurs de J.D Salinger


Auteur : J.D Salinger
Traductrice : Annie Saumont
Année de parution : 1951
Editions : Pocket 
Résumé : roman de l'adolescence le plus lu du monde entier est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie New Yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d'aventures cocasses, sordides, ou émouvantes, d'incertitude et d'anxiété, à la recherche de soi-même et des autres. L'histoire éternelle d'un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu. 


A première vu, ce roman avait tout pour me plaire. J'aime les récits sur l'adolescence et sur l'absurdité du monde. De plus, j'aime le style parlé et "je m'en foutiste" qui caractérise celui-ci. Je trouve que ça rend la lecture fluide et originale. J'ai un amour inconditionnel pour Le Monde de Charlie de Stephen Chbosky qui est pour moi MA référence en roman sur l'adolescence et sans doute celui qui a le plus changé ma vie lorsque j'avais à peine 16 ans. Et je pense qu'à ce propos l'auteur du Monde de Charlie a dû s'inspirer de Salinger. Donc, quand mon enseignante de littérature Américaine nous a parlé de ce livre en le décrivant comme "intemporel", comme le livre favoris des Américains, et que même aujourd'hui, il parlerait sans doute à nos jeunes générations, je me suis dit : OK. Et puis comme j'ai du mal à lire des classiques, je me suis fait la réflexion que celui-là serait peut-être une réussite pour une fois.

Mais voilà. Il y a ce truc avec les classiques, qui fait que je m'y heurte constamment, et demeure dans l'incapacité de les aimer totalement. Un caractère inhérent à leur vieillesse : certains points de morale, ou de réflexion, qui peuvent apparaître comme problématiques pour nos mentalités d'aujourd'hui. Et j'ai beau savoir qu'il faut prendre en compte le contexte, pour ce livre-ci, sachant que les critiques le décrivent comme étant "intemporel" j'ai pas trop compris. Parce que oui. Le cœur du roman, sans mauvais jeu de mots est intemporel, j'ai bien compris. Et à vrai dire, j'ai apprécié la morale globale du livre et je l'ai aimé pour ça. Mais il y a quand même des passages... profondément sexistes et homophobes (le mot "pédé" est utilisé à toutes les sauces). Et j'ai trouvé ça assez étonnant que les critiques actuelles ne les relèvent pas plus que ça. Sans censurer le livre, je pense que c'est tout de même bien de le constater. Alors voilà, je le constate. 

Dans les autres points : la traduction n'est pas bonne. Il faut clairement le reconnaître. D'ailleurs, je me suis demandée à plusieurs reprises si ce n'était pas une traduction québécoise. Parce que l'expression : "passer un coup de bigot", à par dans le sketch "qui veut gagner de l'argent en masse" je l'ai entendue nul part (allez voir sur YouTube si vous avez pas compris la réf.) Je veux bien croire que ça soit les années 1950 mais mes grands-parents ne parlent pas de cette façon... et pourtant et pourtant, je suis Poitevine d'origine et croyez-moi, on en a des belles des expression de péquenauds !

Cela dit, une fois les yeux fermés sur la traduction douteuse et les passages problématiques, j'admets que d'une certaine façon ce livre m'a séduite. C'est un peu une relation amour-haine vous voyez.  J'ai fais mon possible pour rester ouverte et tenter de voir le talent de l'auteur. Et je l'ai en effet reconnu derrière cette "crasse". Cela dit, je pense qu'aujourd'hui ce livre n'est plus révolutionnaire et en cherchant bien, des romans sur l'adolescence on pourrait en trouver des mieux, des plus actuels et avec une morale similaire qui peut parler au plus grand nombre. 

Ma note sur livraddict : 13/20


Lisa-Lou


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