Point lecture : Vox de Christina Dalcher

Autrice : Christina Dalcher

Année de parution : 2018

Traduction : Michael Belano

Editions : Nil

Résumé éditeur : "Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires  qui ont enflammé son pays. Mais désormais, même si elle le voulait, impossible de s'exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence français forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d'un groupe fondamentaliste, a décidé d'abattre la figure de la femme moderne. Pourtant quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s'affranchir - et sa fille avec elle- de son quota de mots. Mais ce qu'elle va découvrir alors qu'elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix..."

J'arrive après la guerre, comme souvent quand il s'agit de phénomènes littéraires. C'est de la faute à ma liste de lecture beaucoup trop longue... et à mon rythme pas toujours aussi rapide que je ne le voudrais.

Ce livre a beaucoup fait parler de lui l'année dernière dans les sphères littéraires virtuelles. Il s'agit d'une dystopie assez "choc" et sujette à réactions en raison de sa forte implication féministe. 

Personnellement, j'ai trouvé cet ouvrage très bon. Vraiment très bon. Je lis "peu" de romans explicitement féministes malgré mon engagement pour cette cause, parce que généralement, les choses dénoncées par ces livres sont des éléments dont j'ai déjà conscience et ne font qu'accentuer ma colère. 

Celui-ci est tout aussi révoltant que ce que j'ai déjà pu lire.

Certes, c'est une dystopie, certes, ce qui est décrit n'est pas réel à l'heure actuelle. Cependant, compte tenu du contexte et de certains mouvements américains pro religieux* encore plus barrés que chez nous, j'ai trouvé que ce qui était relaté dans ce roman pouvait faire office de futur probable. Je pense que l'autrice, qui est américaine, a dû être profondément marquée par l’élection de Trump et du danger qu'il pouvait incarner pour les droits des femmes, et plus généralement, pour les minorités. 

Au-delà de son engagement féministe, qui est pour moi un avantage, j'ai trouvé ce livre, d'un point de vue romanesque très bien construit. L'histoire est complète, "réaliste", bien qu'un peu longue sur le début, l'intrigue se déroule bien, et le mouvement demeure assez fluide. Les quelques connaissances que j'avais en neuroscience grâce à mes anciennes études de psychologie ont été un plus pour m’immerger dans le récit et concrétiser le contexte plus facilement dans ma tête. Cependant je pense que les choses sont suffisamment bien expliquées pour que n'importe quel lecteur puisse s'y retrouver (enfin je suppose, puisque je ne suis pas objective sur ce point). 

C'est une lecture que je recommande mais peut-être pas en ces temps de confinement, si vous préférez lire des choses plus joyeuses !

Ma note sur livraddict : 18/20

Lisa-Lou

*Je parle ici des mouvements pro religieux et oppressifs, comme le KKK par exemple. Tous les mouvements religieux ne le sont pas. Même si pour ma part j'associe la religion à des dogmes. Pour moi, ces dogmes entravent les libertés individuelles et peuvent potentiellement être dangereux parce qu'ils dictent une manière de penser, sans recul critique.